Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui ce n’est pas un membre de l’équipe de NewFit qui se soumet à notre traditionnelle interview. En lieu et place, nous avons recueilli pour vous, les propos et conseils de Hugo Tormento, Directeur Commercial BtoC chez Le Coq Sportif, le célèbre équipementier sportif français avec lequel NewFit est d’ailleurs en partenariat depuis quelques mois.
Dans cette interview à cœur ouvert, il revient sur son parcours et son rôle actuel dans l’entreprise, mais aussi sur sa vie d’athlète de haut niveau. Champion du monde 2022 et recordman de swimrun, il nous dit tout sur cette discipline et sur la corrélation avec sa vie professionnelle.
NF : Bonjour Hugo, peux-tu te présenter et nous parler un peu de ton rôle au sein du Coq Sportif ?
Hugo : Bonjour à tous. Je suis Hugo Tormento, Responsable Commercial BtoC chez Le Coq Sportif.
Pour vous parler un peu de mon parcours au sein de l’entreprise, j’ai commencé en 2018z en tant que commercial terrain pour la marque.
De 2018 à 2021, j’étais Responsable de Secteur, avec en charge la distribution sur l’ensemble du réseau de magasins partenaires dans tout le Languedoc-Roussillon. J’étais donc le contact privilégié du Coq Sportif avec les grandes enseignes comme Go Sport, Sport 2000, Intersport, etc.
Fin 2021, je suis monté sur Paris afin de prendre en charge la stratégie commerciale digitale de la marque. Pendant environ un an, je me suis concentré sur la gestion de la commercialisation des produits Le Coq Sportif sur le site eshop de la marque, sur les marketplaces, ainsi que sur les Pure Players.
Et depuis septembre 2022, je suis responsable de ce qu’on appelle le « Direct To Consumer ». Je manage donc l’ensemble des activités où l’on vend directement au consommateur. Ce qui implique qu’en plus du site web officiel de la marque et des marketplaces, je gère toutes les boutiques Le Coq Sportif en France.
NF : Excellent ! En plus de ton travail chez Le Coq Sportif, nous avons appris que tu es également champion de swimrun. Tu as d’ailleurs remporté la dernière édition de l’Ötillo (2022), le Championnat du monde de swimrun dans l’archipel de Stockholm en Suède. Peux-tu nous en dire plus sur ce sport et comment tu es devenu champion ?
Hugo : Alors, pour ceux qui ne connaissent pas, le swimrun est une discipline qui combine natation et course à pied. Dans le schéma classique, la course se pratique en équipe de deux et se déroule sur un archipel. Les concurrents doivent d’abord nager d’une île à une autre, puis traverser cette dernière à pied pour rallier le point d’arrivée depuis un point de départ précis.
Le championnat du monde de la discipline, le Swimrun Ötillö se déroule en Suède, sur l’Archipel de Stockholm. La course relie l’île de Samdhan à l’île d’Utö. En tout, le parcours fait environ 75 km, dont 60 km de course à pied (hors-piste) et un peu plus de 10 km dans l’eau.
Avec mon binôme, nous avons réalisé le record du parcours en 7 heures et 1 minute (ancienne marque : 7 heures 38 minutes).
NF : Bravo pour ce bel exploit ! As-tu d’autres records à ton actif ?
Hugo : Merci 😊
J’ai été nageur professionnel, j’ai commencé la natation assez jeune.Si mes souvenirs sont bons, je dois être de meilleures performances françaises chez les juniors par catégorie d’âge, en 200 mètres papillon et en 4×4 nages en petit bassin.
NF : Peux-tu nous en dire plus sur ton entraînement en tant qu’athlète de swimrun et sur les compétences que tu as développées en pratiquant ce sport ?
Je pratique séparément.
Quand j’ai commencé le swimrun en 2018, je bénéficiais de mon niveau en natation. De l’autre côté, je venais tout juste de mettre à la course à pied. Je m’entraîne donc de manière dissociée.
Au cours de l’année, je fais des séances de swimrun afin d’assurer le travail de transition, un peu comme le font les triathlètes par exemple. Toutefois, dans ce type de discipline, on ne s’entraîne pas en faisant le combiné, mais plutôt en s’entraînant séparément sur chaque sport. C’est essentiellement ce que je fais.
En ce qui concerne la façon dont je m’entraîne, j’alterne chaque semaine entre des journées d’efforts intenses et des séances plus relax. Je peux par exemple courir entre 100 et 120 bornes en hiver et nager 25 à 30 bornes.
NF : Penses-tu qu’il y a des compétences spécifiques que tu as développées en pratiquant le swimrun qui sont applicables dans votre travail ?
Hugo : La plus évidentes est pour moi le fameux « mindset ». La pratique du swimrun développe naturellement la persévérance. La règle, c’est de ne jamais rien lâcher. Cela implique aussi toute une gestion des humeurs qui peuvent naître du fait de la fatigue lorsqu’il faut gérer la distance et les aléas météos.
De plus, il s’agit d’un sport qui se pratique en binôme. Il faut donc parvenir à gérer la relation avec son partenaire et l’ensemble des mouvements à réaliser ensemble. C’est donc un très bel apprentissage sur soi et sur le travail en équipe.
En milieu professionnel, toutes ces aptitudes et compétences s’avèrent très utiles.
NF : Comment utilises-tu tes compétences sportives dans ta vie professionnelle en tant que responsable commercial ?
Pour moi, au swimrun comme dans ma vie professionnelle, la réussite dans l’atteinte de mes objectifs passe par la décomposition de celui-ci avec des points de passage.
Par exemple, pour une course de swimrun, je ne prends jamais le départ en me disant que j’ai 70 kilomètres à faire. Je procède plutôt « step by step » en déconstruisant ma course afin de gérer l’effort sur tout le long. C’est comme cela que je procède dans le sport, mais aussi dans le cadre professionnel, avec mes différents objectifs et les différents points de passage.
Je commence donc toujours par écrire comment je peux y arriver et de quoi je peux avoir besoin.
A côté de cela, l’état d’esprit propre à ce sport est forcément très utile dans ma vie professionnelle : ne rien lâcher, aller jusqu’au bout et savoir que certains jours, les choses sont plus faciles que d’autres. Il y a des jours où je rigole beaucoup et d’autres où je rigole beaucoup moins.
NF : Penses-tu qu’il y a des compétences spécifiques que tu as développées en pratiquant assidument et qui sont plus applicables dans ton travail ?
Hugo : Si je dois en parler d’une spécifiquement, je dirais le relationnel. Le fait de courir la course à deux t’oblige à développer naturellement certaines aptitudes pour gérer au mieux la relation. En entreprise, c’est pareil ; collaborer avec différentes personnes est indispensable au quotidien. Et je pense que faire du swimrun m’a permis de développer un peu plus particulièrement cet aspect que je ne l’aurais pu en pratiquant d’autres sports.
J’ajouterais encore une fois, l’ultra endurance qui est particulièrement importante dans ce sport, et qui se révèle particulièrement utile pour gérer les défis professionnels.
NF : Combien de temps consacres-tu à la pratique de ce sport en plus de ton travail ?
Hugo : Le temps est souvent le problème. Difficile à dire exactement, mais de façon pratique, j’estimerais à cela entre 15 et 18 heures par semaine de sport effectif, en excluant le temps de préparation et les étirements.
NF : Comment arrives-tu à équilibrer ta vie professionnelle et personnelle, tout en pratiquant un sport de haut niveau ?
Hugo : L’équilibre n’est pas simple à trouver et évolue toujours.
Je pense que tout repose sur les choix de vie. Pour moi, la meilleure façon d’atteindre ses objectifs, c’est de réussir à réaliser et hiérarchiser des choix : lorsqu’on fait un choix et qu’on le hiérarchise vs un autre, on en accepte les bénéfices mais également les contraintes de celui-ci.
En ce qui me concerne, le sport passait avant tout. J’organisais donc mes semaines en fonction de mes objectifs sportifs : où m’entraîner, à quels moments, pendant combien de temps, etc. C’est sur cette base que j’évoluais et que je suis parvenu à atteindre le niveau que je souhaitais, tout en continuant à gérer ma vie professionnelle.
Mais je dois tout de même avouer que cela a un prix : beaucoup de fatigue et peu de sommeil, notamment.
Un des facteurs qui m’a aidé, c’est l’alimentation. Il y a trois ans, je suis passé végétalien ; ce qui a eu un impact très positif sur mon métabolisme. Je ressens moins la fatigue liée à la digestion et je peux donc plus m’entraîner et moins dormir. C’était le combo gagnant !
NF : As-tu des astuces spécifiques pour gérer ton temps et maintenir ton niveau d’énergie élevé, en particulier lorsque tu es occupé à la fois professionnellement et sportivement ?
Hugo : Gestion de l’alimentation et organisation ! C’est justement la méthode que je décris plus haut.
En gros, adoptez un régime alimentaire qui correspond à votre organisme et qui vous permet d’être au meilleur de votre forme. Ensuite, prenez le temps d’organiser vos journées en hiérarchisant les tâches en fonction de vos priorités et des objectifs que vous vous fixez.
NF : As-tu des projets futurs dans le monde du swimrun ou dans ta carrière professionnelle ?
Hugo : Côté swimrun, je remets le couvert en 2023, avec pour objectif de décrocher une nouvelle fois le titre de champion du monde. Quelques autres courses sont par ailleurs programmées.
Pour ce qui est de ma carrière professionnelle, je vais œuvrer à m’épanouir au maximum dans mes nouvelles fonctions de Directeur Commercial Business To Consumer autant que j’ai pu le faire en swimrun.
NF : Merci Hugo pour cet entretien et pour ta disponibilité. Toute l’équipe de NewFit te souhaite une bonne continuation.
Hugo : Merci à vous ! A très bientôt.
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